Coucou les poux! Aujourd'hui, je vous emmène au Qatar. Ensuite, nous irons dans la joie et la bonne humeur au cinéma, pour voir "L'Innocent", réalisé par Louis Garrel. Enfin, je me transforme en Ministre de l'Education Nationale et je réforme les cours d'EPS! Nous nous quitterons bien sûr avec quelques recommandations culturelles!
Vous vous attendiez peut-être à plus original. C'est vrai, la semaine dernière, on parlait de YEMA (une plateforme qui met à l'honneur le cinéma du Moyen-Orient pour les retardataires) et vous me voyiez peut-être déjà comme le troubadour de vos mercredis soir. Mais la Coupe du monde au Qatar soulève trop d'enjeux politiques, économiques, sociaux et sociétaux pour que je la passe sous silence.
Je vous propose donc de comprendre en moins de dix minutes les cinq polémiques:
Les chantiers mortifères des stades de foot
Le coût écologique exorbitant
La question des droits des femmes et des minorités sexuelles
Les libertés individuelles restreintes
Les soupçons de corruption qui pèsent sur l'attribution de la Coupe du monde au Qatar
Pour celles et ceux qui ne sont toujours pas convaincus, j'ai évidemment tenté de soulever d'autres questions d'envergure comme le potentiel érotique d'un joueur de foot couvert d'une sueur presque bestiale.
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Un peu de légèreté désormais. Cela fait plus d'un mois désormais que L'Innocent, le nouveau film de Louis Garrel est sorti au cinéma. Je vous partage tout de même ma critique car ce film est tout simplement génial. Je dois vous avouer mes chers amis que j'étais sceptique. Du même réalisateur, L'Homme fidèle, sorti en 2018, ne m'avait vraiment pas convaincue. Si je me suis motivée à aller voir L'Innocent, c'est parce que la bande-annonce était rythmée par Une autre histoire, de Gérard Blanc et que j'adore cette chanson. Les as du karaoké comprendront. Bon je suis aussi allée voir ce film parce qu'accessoirement, c'est un petit peu mon taff.
Et là, ce fut comme une belle surprise. Louis Garrel manie et entremêle avec brio comique, tragique et burlesque. J'ai éclaté de rire à plusieurs reprises (celles et ceux qui connaissent mon rire plaindront mes voisins et mes voisines de cinéma). Surtout, L'Innocent met en scène des gens qui s'aiment et c'est sûrement cela qui en fait un film irrésistible.
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Mes chers amis,
Je me permets aujourd'hui de faire quelques petites observations et recommandations quant à l'enseignement du sport (EPS pour les puristes) à l'école. Vous devez peut-être vous dire, avec une pointe d'agacement: "ah oui d'accord, ça va être la revanche de la littéraire nulle en sport". Tout à fait, j'assume. Mais rassurez-vous, ma vengeance se veut constructive. Sinon, j'aurais déjà commencé à vous parler, non sans sarcasme, de ma prof de sport de première qui fumait des Vogue en cachette avant la séance d'endurance.
Dès mon plus jeune âge, je suis la "nulle en sport". Cette petite fille chétive, qui a peur des ballons. Cette ado maigrichonne, dont personne ne veut dans son équipe. Au collège, je fais une nuit blanche avant chaque séance d'EPS. Il fallait gagner, à tout prix. J'avais tellement peur de faire perdre mon équipe que je m'arrangeais pour ne jamais toucher le ballon. Efficace le cours d'EPS. C'est dommage car de telles déconvenues tuent des vocations. Oui oui, j'aurais tout à fait pu concurrencer Usain Bolt si mes profs avaient cru en moi. Plus sérieusement, mon papa, qui a été humilié par son prof d'EPS durant toute sa scolarité, court des marathons à presque soixante ans.
Les programmes d'EPS stipulent que les élèves doivent apprendre à "verbaliser les émotions et les sensations ressenties". Honnêtement, qui parmi vous a appris à verbaliser des émotions et des sensations au cours d'une séance de sport à l'école? Cela me semble pourtant très important de prendre conscience de son corps surtout pendant la période, parfois difficile, de l'adolescence surtout si comme moi n'assumiez pas votre mono-sourcil du turfu, vos points blancs et vos dents en avant.
Alors que faire? Supprimer l'enseignement du sport à l'école? Certainement pas, d'autant que je vous avais promis du constructif. De plus, selon une étude de l'INSEE publiée en 2021, 57% des collégiens et des lycéens aimeraient avoir plus d'heures d'EPS... mais que le sport soit enseigné différemment. On ne le répétera jamais assez: le sport fait du bien au corps et à l'esprit. Mais on pourrait peut-être l'enseigner d'une autre manière.
Ces derniers temps, face à l'urgence climatique, des militants, des scientifiques, des journalistes ou encore des artistes pensent qu'il est temps d'inventer un autre futur, plus durable, plus responsable, plus féministe... Je vous conseille d'ailleurs à ce sujet l'essai passionnant, Futures, comment le féminisme peut sauver le monde, de la journaliste Lauren Bastide. La solidarité, la bienveillance, le respect d'autrui seraient des valeurs cardinales de ce futur plus éthique. Alors pourquoi ne pas commencer à enseigner ces belles valeurs à nos citoyennes et citoyens de demain au cours des séances d'EPS?
Il est temps de revenir sur la sacro-sainte performance. Quand j'étais en terminale, je faisais de l'acrogym (un mélange entre la danse et la gym). Il fallait choisir un thème pour notre chorégraphie. Mon groupe avait choisi l'Egypte. Nous nous étions déguisées en Cléopâtre et nous nous étions trémoussées sur une musique pseudo-égyptienne. Nous nous étions toutes beaucoup investies, j'avais adoré! Je ne suggère pas que tous les profs d'EPS déguisent leurs élèves en momie, non, les stocks de PQ ne survivraient pas. Ce que je veux dire, c'est que les profs d'EPS pourraient valoriser davantage l'implication, la bienveillance et la créativité de leurs élèves.
Sur ces bonnes paroles mes chers amis, je vous souhaite une belle soirée,
A la semaine prochaine,
Sophie
Ne partez pas! Voici un film, un podcast et un livre qui m'ont fait vibrer cette semaine!
Dimanche dernier, alors que je zappais, un peu perdue, je suis tombée sur ce film génial que j'avais vu au cinéma. Max (Jean-Pierre Bacri), est wedding planner depuis de nombreuses années. Mais alors qu'il s'apprête à organiser le mariage grandiose de Pierre et d'Héléna, des d'imprévus menacent de tout gâcher. Des personnages vraiment drôles et attachants, des gags hilarants... et une comédie qui redonne foi en la comédie française. Parce que oui, une comédie française sans blague raciste est possible!
Je sais, il ne s'agit absolument pas du dernier épisode de La Poudre, podcast dans lequel Lauren Bastide reçoit des chercheuses, des militantes, des écrivaines ou encore des artistes féministes. J'ai particulièrement aimé cette interview de la réalisatrice Audrey Diwan qui a aussi été journaliste ou encore éditrice.
Son film L'Evénement, inspiré du livre de la Prix Nobel de littérature Annie Ernaux, narre les péripéties d'une jeune femme qui souhaite avorter clandestinement dans les années 1960. Le long-métrage a notamment reçu le Lion d'or de la Mostra de Venise. J'ai adoré les paroles à la fois douces et puissantes de cette femme qui bouillonne et qui dégage tant d'enthousiasme. Elle analyse comment son cheminement personnel, artistique et surtout sa quête perpétuelle de liberté qui l'ont conduite à réaliser L'Evénement. Et c'est passionnant!
Si vous lisez l'anglais, que vous souhaitez entreprendre un projet quel qu'il soit et que vous n'êtes pas allergiques aux discours de motivation individualistes américains (je sais, je vous en demande beaucoup), ce livre va vous plaire. Steven Pressfield décrit tous les obstacles qui nous empêchent de créer et d'avancer. On trouvera à travers ces analyses des conseils pour se jeter à l'eau. J'espère qu'il vous plaira, car il m'a été très utile!